La symbolique des 3 singes

L’origine des trois singes de la sagesse

Même s’il est difficile de dater précisément l’apparition des premiers singes de la sagesse, on pense qu’ils furent introduits dans le bouddhisme par un moine aux environs du VIIème siècle.  
Selon la légende, ce moine était accompagné par un singe durant ses périples.  
Son nom est Xuanzang, l’un des plus importants traducteurs de textes bouddhistes en Chine.  
Il quitta la Chine pour se diriger vers l’Inde, après avoir compris qu’il était temps de partir à la recherche de textes bouddhistes pour les ramener dans son pays natal.

Pour revenir au moine chinois Xuanzang, ce n’est pas lui qui se trouve à l’origine de la symbolique des trois singes, il se contenta juste de les faire connaître et contribua à les développer.

Les premières traces de ces «singes de la sagesse», remontent aux «Entretiens de Confucius», que l’on situe en général entre le IVème et le IIème siècle avant JC.

Signification de leurs noms

  • Mizaru, cachant ses yeux, ne voit pas le mal.
  • Kikazaru, couvrant ses oreilles, n’entend pas le mal.
  • Iwazaru, recouvrant sa bouche, ne dit pas le mal.

Un singe se dit saru (zaru), mais ce mot est aussi l’expression d’une forme négative, ce qui permet de mieux comprendre leurs significations.  

Les singes de la sagesse…

Selon le principe de la secte originelle, il n’arrivera que du bien à celui qui suit la maxime symbolisée par les trois petits singes. C’est pour cela qu’ils sont appelés selon la culture asiatique : les singes de la sagesse. 

La première phrase «Ne pas voir le Mal» : Ne regarde pas le mal, ne l’observe ni ne sois séduit par lui, ne le désire pas, ne le laisse pas entrer dans ton système, pas même pour un seul instant. 
Quand nous voyons le mal, nous le digérons, et en le digérant, le mal devient une partie de nous.  
Nous devons alors l’enlever d’une certaine façon, ce qui donne souvent un résultat négatif.  
Voir de la violence nous fait agir avec plus de violence.  
Pareillement, quand nous « voyons le mal », nous l’intériorisons. Et quand nous l’intériorisons, il devient une part de nous, ce qui veut dire en fait que le mal a besoin de faire son chemin.  
S’il n’a pas d’exutoire, le mal ravage nos corps et nos esprits.

La deuxième phrase «Ne pas entendre le Mal» : repose sur le même principe.  
Quand nous entendons le mal, il devient une partie de nous. Notre corps l’absorbe comme une éponge. A nouveau, c’est comme manger de la viande avariée, le corps ne peut le supporter, et a besoin de l’évacuer. 

La troisième phrase «Ne pas dire le Mal» :  c’est un peu différent. Voir et entendre impliquent tous deux d’intégrer quelque chose dans le corps, alors que parler implique d’en sortir quelque chose. 
Dans un sens, on peut le voir comme le résultat des deux autres.  
En d’autres mots, si vous ne voyez pas le mal et n’entendez pas le mal vous ne direz pas de mal parce que vous serez purs.

Autres interprétations :

De plus en plus d’adeptes des trois singes avancent une explication plus subtile. Plutôt que de ne rien voir ou de ne pas voir le mal, le message pourrait être le suivant : Je vois tout mais je ne regarde rien, j’entends tout mais je n’écoute rien, je ne pense rien pour devenir le tout.  
Autrement dit, je serais conscient de tout ce qui se passe mais je choisis de ne pas me laisser atteindre.

On peut également y voir une idée bien plus “simple” selon laquelle il faut réfléchir avant de parler systématiquement. Il faut apprendre à réfléchir par soi-même sans le laisser influencer par les dires d’un autre.

Ces singes sont donc porteurs d’une signification bien particulière. 
Peut-être que nous devrions apprendre à moins les voir comme un symbole ou un objet décoratif, mais plutôt comme les représentants d’une jolie philosophie de vie !!!

L’histoire raconte que la seule exception matérialiste que fit Gandhi durant sa vie, fut de garder toujours sur lui une petite sculpture de ces trois singes.

 

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